Statue de Cautopatès

Fouilles du mithraeum cours Victor Hugo à Bordeaux
Fin IIe – IIIe siècle après Jésus-Christ. Inventaire : 87.1.50

Cautopatès est, avec Cautès, l’un des deux compagnons qui entourent Mithra, dieu dont le culte, d’origine orientale, connut un essor considérable dans tout l’Empire romain à partir de la fin du IIe siècle et s’éteignit, concurrencé par le Christianisme, au cours du IVe siècle.

Bien que tendant vers le monothéisme, ce culte à mystères pénétré d’astrologie comprend des rites d’initiation et une célébration – sacrifice du taureau et repas rituel – tout à fait particuliers. Il est honoré dans des grottes ou des sanctuaires enterrés, et seuls les hommes y seraient admis. Il célèbre la lumière et la force, et prône des valeurs telles que fraternité, égalité et loyauté qui le firent apprécier des soldats, des commerçants et des voyageurs pénétrés de ces rites adoptés en Orient. La statue de calcaire retrouvée en 1986 dans le temple de Bordeaux présente Cautopatès selon l’usage, habillé à l’orientale comme le dieu Mithra lui-même, avec bonnet phrygien et cape peints en rouge. Contrairement à son compère Cautès qui, debout, jambes croisées, tient sa torche levée et symbolise la lumière, le jour, le renouveau…, Cautopatès, torche baissée, représente en symétrie le crépuscule, l’automne, …la mort. Tous deux devaient encadrer la scène du sacrifice du taureau par Mithra (tauroctone).