Conférence - Le dessous des flux. Comment la cartographie des mobilités influence nos représentations des migrations ?

Entrée libre
Jeudi 09 Décembre 2021, 18:00
Dans le cadre du cycle de conférences "L'illusion cartographique"
 
Avec Frédéric Piantoni, Maître de conférences en Géographie, Université de Reims Champagne Ardenne, UMR Ceped (Paris Descartes, IRD)
 
Paradoxalement, alors que les migrations sont depuis 25 ans au cœur des études des Sciences Humaines et sociales, les modes graphiques de dessin des mouvements ou des dynamiques ont majoritairement peu évolué, mobilisant lignes ou flèches sur le canevas des États ou des grands ensembles régionaux. Cet héritage a largement contribué à catégoriser et à instrumentaliser le fait migratoire. 
Dans la période contemporaine, la dématérialisation de l’information, l’accès ouvert aux bases de données ainsi que les possibilités graphiques des modes de représentation permettent de proposer de nouveaux formats cartographiques restituant la diversité des connaissances sur les migrations.
Ainsi au renouvellement des approches scientifiques font écho de nouvelles formes cartographiques traduisant mieux la dimension spatiale des mobilités humaines et relativisant (ou dénonçant) le rôle des États sur des dynamiques humaines qui les dépassent.

Séance animée par Katia Kukawka, conservatrice en chef du musée d’Aquitaine et Matthieu Noucher, chercheur au CNRS au Laboratoire Passages.
 

À écouter : Conférence d'Irène Hirt, professeure associée de géographie à l'Université de Genève -  "Sortir de l'invisibilité : cartes et peuples autochtones dans les Amériques"

Cycle de conférence "L’illusion cartographique"
La carte n’est pas le territoire. Œuvre de l’esprit, interprétation de l’espace, elle est restée longtemps l’apanage du pouvoir, l’expression des dominants, véhiculant des représentations partielles, douteuses ou orientées. Une illusion de mise en ordre de l’espace qui fabrique parfois l’ordre bien réel de nos sociétés. Dressé dans les années 70/80, ce constat critique bouleverse encore aujourd’hui la lecture des cartes. En multipliant les approches, les terrains d’étude et les époques, ce cycle se veut un exercice polyphonique de critique cartographique. En abordant des questions aussi diverses que la colonisation, les migrations, l’autochtonie ou l’écologie politique, géographes, historiens et artistes réinterrogeront la carte jusque dans ses logiques d’imposition, de manipulation, de suppositions voire d’omissions.

Cycle organisé en partenariat avec le laboratoire Passages et l’Université Bordeaux Montaigne, ce cycle est proposé par Matthieu Noucher, chercheur au CNRS.