Vernissage | La double dette d'Haïti
Dans le cadre de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions (10 mai) et des Journées de la mémoire organisées par la ville de Bordeaux (du 10 au 23 mai)
Présentation de la séquence « Du soulèvement de Saint-Domingue aux conséquences de la double dette d’Haïti (1791-2025) » dans le parcours permanent « les révolutions atlantiques ». En présence de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage.
Le bicentenaire de la dette haïtienne
Le 1er janvier 1804, les Haïtiens proclamaient leur indépendance à la suite d’une révolte d’esclaves contre les colons français. En 2025, il y a 200 ans qu’Haïti a été sommé de payer son indépendance à la France.
2025 marque l’année du bicentenaire de la dette haïtienne, une somme conséquente qui sera payée par la jeune république haïtienne pour le prix de son indépendance.
Haïti, anciennement Saint-Domingue, se soulève dès 1791. Cette révolte de Saint-Domingue est la première insurrection d’esclaves ayant imposé leur propre émancipation. Animés par une soif de liberté et justice, ils triomphent face aux troupes françaises envoyés sur ordre de Bonaparte en 1802, affirmant ainsi leur indépendance. Or, ce n’est qu’en 1825 que la France reconnaît officiellement cette jeune «république noire».
Le 17 avril 1825, le roi Charles X impose à Haïti une indemnité colossale de 150 millions de francs, en échange de la reconnaissance de son indépendance afin d’assurer pour le gouvernement un dédommagement aux anciens colons chassés de leurs plantation. Pour payer, Haïti contracte des emprunts aux banques françaises puis américaines, achevant le remboursement en 1952. Cette «double dette» freine durablement son développement. Au sein du parcours permanent du musée d’Aquitaine, l’espace des Révolutions Atlantiques met en perspective les révoltes des Caraïbes et la Révolution française. La séquence «Du soulèvement de Saint-Domingue aux conséquences de la double dette d’Haïti (1791-2025)» offre une analyse historique et chronologique de l’indépendance haïtienne et de l’instauration de la dette. Puis elle explore ses répercussions actuelles, notamment l’impact de la dette sur Haïti, et les débats autour des réparations contemporaines liées à l’esclavage.
Jean Baptiste CHAPUY, Vue des 40 jours d' incendie de la plaine du Cap Français,1795,
collection musée d' Aquitaine